Joseph Staline – Biographie
Né le 18 décembre 1878 à Gori en Géorgie et mort à Moscou le 5 mars 1953.
Fils d’un cordonnier alcoolique et d’une mère couturière très orthodoxe, il est poussé par cette dernière vers la prêtrise et rentre en 1894 au séminaire de Tiflis. L’éducation qu’il y reçoit le dégoûte de la religion et il est expulsé en 1899, des idées révolutionnaires plein la tête. Il s’inscrit en 1898 au Parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR), et commence alors des activités criminelles dont des braquages sanglants en 1907. Déporté plusieurs fois en Sibérie et après de multiples évasions, il adhère à la faction bolchévique du POSDR et rencontre Lénine en 1905 qui le coopte au comité central du parti en 1912.
Il s’aligne systématiquement sur les positions de Lénine et, après la Révolution d’Octobre, il est l’un des fondateurs du Politburo. Il est nommé Commissaire aux Nationalités dans le nouveau gouvernement et écrase tout mouvement séparatiste, notamment en Géorgie. Lors de la guerre civile russe, il se montre déjà un commissaire brutal et paranoïaque n’hésitant pas à attribuer l’échec de ses opérations à des « saboteurs ». Il se heurte rapidement au chef de l’Armée rouge Léon Trotski, et Lénine déconseille de lui donner le poste de secrétaire général dans un testament qui ne sera jamais publié, Staline s’étant tissé un large réseau politique en s’appuyant notamment sur la Tcheka (la police secrète du régime).
Il grille ainsi tous ses adversaires en 1922 à la mort de Lénine en devenant secrétaire général du parti. En 1924, il évince Trotski, puis le bannit en 1929, et s’impose comme successeur de Lénine. En 1930, il installe tous ses hommes au postes-clés après avoir éliminé tous ses opposants. Partisan d’une révolution circonscrite à la seule URSS, d’un fort développement industriel et d’une politique de centralisation (création du Gosplan en 1928 chargé de mettre au point les plans quinquennaux), il craint un affrontement avec le bloc capitaliste et met l’accent sur l’industrie lourde au détriment de la consommation. De 1929 à 1933 il met en place la collectivisation des terres et achève d’enterrer la NEP, trop lente et trop soucieuse d’agriculture. Il fait liquider les Koulaks ( »grands » propriétaires terriens) ou les fait déporter en Sibérie (deux millions de personnes).
Il fait réaliser de grand travaux (pas toujours utiles, comme le »canal Staline », impraticable) en exploitant souvent à mort les prisonniers des camps du Goulag qu’il alimente abondamment en opposants. Il s’allie avec l’Allemagne nazie en 1939 pour partager l’Europe de l’Est mais est surpris par la trahison de Hitler en 1941 qui le contraint à changer de camp et à devenir l’allié des Etats-Unis et de la Grande Bretagne. Il tire un grand bénéfice d’image de la victoire de 1945, lui qui a toujours méprisé le Kominterm (« la boutique »).
Après sa mort, sa politique sera dénoncée mais les grandes lignes (culte de la personnalité, industrie lourde favorisée, pouvoir totalitaire, collectivisation des terres, grands travaux) seront suivies jusqu’en 1985.